Patrick Vaissier présente les derniers travaux de Serge Uberti,
" Au delà du bois des ombres",
Toiles, sculptures, travaux sur papier et bois.
Patrick Vaissier présente
les derniers travaux de SERGE UBERTI, à la GALERIE 13,
13 Boulevard du JEU DE PAUME, 34000 MONTPELLIER,
Vernissage le jeudi 12 mai 2016, à partir de 18:00 Exposition du vendredi 13 mai au lundi 6 juin
La question que nous nous posons souvent, simples amateurs d’art, en abordant avec modestie, admiration ou étonnement, l’œuvre d’un artiste est : Comment s’inscrit cette œuvre dans les mouvements artistiques du moment ? Où est sa place ? Y a-t-il une place, d’ailleurs ?
Je n’ai jamais eu la volonté ni l’envie d’expliquer l’œuvre d’un artiste. Mon rôle est celui d’un « passeur de ressenti ».
Cette œuvre est construite avec son esprit, ses mains et son cœur. Elle est mouvante, évolutive, pourquoi pas capricieuse, d’inspirations diverses, puisant dans toutes les cultures. Et vos émotions, votre appétit, vos envies, puis votre réflexion face à ces œuvres nourriront votre corps et votre esprit à chacun d’entre vous de manières diverses. C’est cette diversité de réactions qui fait la richesse d’une création.
Dans l’œuvre de SERGE UBERTI, l’HOMME (humanus) est central. Le TEMPS est ce qui rythme tout. L’artiste illustre le rapport de l’homme et du temps avec l’aide des ELEMENTS :
L’air qui va jusqu’à sortir de la toile pour permettre à des personnages blanchâtres de s’envoler, de s’échapper de leur espace pour mieux correspondre avec leur univers limité.
La Terre, dans laquelle les racines de quelque arbre puisent leur sève qui nourrit l’œuvre elle-même.
L’Eau, versée dans des calices décadents, permettant d’abreuver l’œuvre et ses protagonistes et autorisant la barque du passage à flotter sur notre imaginaire.
Le TEMPS, l’HOMME, les ELEMENTS, telles sont les propositions de Serge UBERTI. Il nous reste à les interpréter ou les aborder telles quelles. Les faire nôtres, admirer la forme, apprécier la diversité des techniques, toucher les terres mates, sentir les pigments dilués, caresser le bois, le plâtre, le papier, toute la sensualité de ces froissements maîtrisés.
Après avoir ressenti, aimé ; après avoir été touchés par l’imperceptible bruissement ou, au contraire, par l’assourdissant concert des géants à la recherche de l’Or du Rhin, oserais-je apercevoir la silhouette de Wotan ? Les protagonistes d’une tétralogie échevelée puisant dans la terre et dans le Rhin les nourritures qui canalisent leurs énergies dans cet univers crépusculaire ?
La question que je posais au début de mon propos a peut-être un début de réponse. La peinture, si poétique, de Serge, navigue dans l’intemporel : antiquité romaine, légendes wagnériennes, mythologie grecque, coutumes ancestrales d’Amérique du sud, féeries africaines ou mystique chrétienne ? INTEMPORELLE, l’œuvre de Serge est grave, vraie, solennelle ; elle est une réponse à notre question par sa nature. Le travail de Serge a dépassé l’idée du temps et de la mode. Lui, l’autodidacte devenu un grand créateur a mûri son œuvre et celle-ci le pousse aujourd’hui à aller plus loin, à se dépasser dans la création : l’homme en lutte entre le ciel et la terre se plait à créer ; et sa création le bouscule pour aller plus loin dans son oeuvre. L’Art est sa solution, son sens de la vie, ce refuge qu’il nous invite à partager ce soir. Je vous souhaite un orgasme artistique devant ces œuvres qui nous parlent de vie, de mort et d’amour !
Patrick Vaissier
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